Séderon (Dôme), le 10 novembre 2017

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Au moment même où je vous écris ce témoignage, une meute de loups est en train de hurler à moins de 100m de notre troupeau sur la commune de Séderon.

Mon compagnon, est parti précipitamment ce soir pour passer la nuit auprès du troupeau en ayant l’intention de dormir dans la voiture, sachant que la météo annonce entre -2 et 0° pour cette nuit.

Suite à l’attaque que nous avons subit dimanche dernier, suite à la perte de 15 brebis sur notre troupeau de 150 brebis, nous ne pourrons pas supporter de perte supplémentaires. Le troupeau se trouve actuellement très stressé, nous craignons des avortements suite au stress de l’attaque. Quelle profession peut accepter cette pression et ce désemparement?

Nous sommes installés depuis 3 ans, avons investit toute notre énergie, nos convictions et nos finances dans notre projet d’installation en élevage de brebis, avec valorisation en vente directe des agneaux et de la laine, certifié en agriculture biologique. Nous bénéficions d’un réel accueil et soutien local pour la remise en pâturage de collines (entretien écologique, lutte contre l’embroussaillement, prévention des incendies…) et la vente de laine et de viande d’agneaux d’herbes.
Nous avons mis en œuvre, depuis le début de notre installation toutes les mesures de protections préconisées : parcs électrifiées, chiens de protections, surveillances « pluriquotidiennes ». Nous avons d’ailleurs été contrôlés (entre autres) sur ce sujet.

Ce soir, je souhaite donc exprimer tout notre sentiment d’impuissance et de découragement face à la problématique du loup, qui depuis quelques mois s’est nettement intensifié dans le sud des Baronnies.
Ne sous estimez pas l’urgence de la situation. Nous avons besoin de réponses concrètes.