Le parlement européen vient de reconnaitre le préjudice causé par les loups sur le développement durable des écosystèmes et des zones rurales et notamment sur le pastoralisme à travers deux documents différents.
Le 15 novembre dernier, dans une recommandation sur la biodiversité (Résolution du Parlement européen du 15 novembre 2017 sur un plan d’action pour le milieu naturel, la population et l’économie (2017/2819(RSP)), les députés ont constaté que certaines directives sont devenues des menaces pour quelques espèces et les animaux d’élevage en particulier. Ils ont ainsi appelé la Commission Européenne à modifier le statut d’une espèce protégée dans le cadre de la directive « Habitats » dès lors que le niveau de conservation est atteint. Les députés reconnaissent également le malaise des zones rurales dont l’équilibre global est menacé par le retour du loup. L’atteinte et la perturbation des loups dépassent le préjudice causé à l’activité économique des éleveurs (points 34,35 et 36 du document joint).
Parallèlement à cela, la députée espagnole Esther HERRANZ-GARCIA présentera à la fin du mois de novembre, pour un examen en janvier, son rapport sur l’avenir des filières ovines et caprines. Ce rapport reprend les grands enjeux pointés par le Forum Ovin européen, parmi lesquels la nécessité de développer les campagnes européennes de promotion de la viande ovine ; de maintenir voire renforcer les aides couplées pour les secteurs ovins et caprins ; de soutenir spécifiquement le renouvellement des générations dans ces secteurs ; d’analyser les effets du Brexit pour le marché de la viande ovine et de protéger spécifiquement cette production dans le cadre des accords en voie de négociation avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Elle invite également « instamment la Commission et les États membres à envisager des mesures relevant du développement rural visant à̀ protéger les troupeaux des attaques de prédateurs et à envisager de modifier la directive Habitats pour permettre le contrôle de la prolifération des prédateurs dans certaines zones de pâturage ». (point 14 du document joint).
Ces prises de positions affichées doivent nous servir dans le cadre du tour de force entre la profession agricole, les ministères concernés et les ONG environnementales concernant le nouveau plan loup 2018-2023.