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Un nouveau livre au édition du Dauphiné Libéré est disponible. Il s’agit de : « Le grand retour des Loups dans nos paysages et nos imaginaires » de Laurent Garde. Voici un mot de l’auteur de présentation de son livre
Voici vingt ans, le loup faisait irruption dans les montagnes françaises après une éclipse de plus d’un siècle. Animal fantastique de nos contes et légendes, il retrouvait dans les écosystèmes sa place de régulateur de la faune sauvage. Un grand prédateur strictement protégé par deux textes internationaux, la convention de Berne et la directive Habitats.
Prédateur sur le bétail, aussi ! Éleveurs et bergers, pris par surprise, étaient sommés de retrouver les gestes d’antan pour protéger leurs troupeaux. Une histoire vieille comme l’élevage : déjà, Grecs et Romains avaient inventé les primes pour la destruction des loups, encouragé l’usage du poison, imaginé un corps de chasseurs spécialisés, celui des luparii. Longue et conflictuelle est l’histoire des rapports entre l’homme et le loup.
La louve de Rome, le Petit Chaperon rouge, le « grand méchant loup » sont connus sous des formes proches dans les mythes anciens de nombreuses sociétés humaines, depuis la Scandinavie jusqu’au Turkestan : la symbolique du loup est universelle et prend naissance dans l’inconscient de l’homme. Une symbolique toujours à double sens, selon qu’il s’agit de s’approprier ou d’apprivoiser la violence primale du loup, de Gengis Khan à saint François d’Assise.
Aujourd’hui, les loups se répandent dans les campagnes. Un défi redoutable pour les éleveurs qui préfèrent le pâturage à l’élevage hors-sol. Un défi, aussi, pour une société qui voudrait des loups dans ses paysages sans renoncer à des gigots et fromages produits dans des conditions naturelles. Après les Alpes, le loup dessine l’avenir de nos campagnes, entre ruralité contemporaine et ensauvagement.