Les dégâts des prédateurs ne cessent d’augmenter
Depuis sa réapparition dans les Alpes du Sud en 1992, les dommages causés par le loup n’ont fait qu’augmenter, faisant subir une pression à un nombre grandissant d’éleveurs dans un secteur géographique toujours plus étendu. (site DREAL AURA).
Concernant l’ours, si le nombre d’attaque sur les élevages était plutôt constant jusque 2016 (environ 140 attaque par an), on constate une forte augmentation du nombre d’attaques depuis quelques années : 95 attaques de plus par an en moyenne sur l’ensemble des Pyrénées ! La prédation de l’ours prend de l’ampleur et devient de plus en plus préoccupante. En 2019, sur l’ensemble du versant français, 349 attaques ont été attribuées à l’ours, ayant entraîné 1173 animaux tués ou blessés sur le cheptel domestique.
Selon les travaux du COPIL du PNA, l’activité de chasse est la plus confrontée aux dégâts de lynx, ses proies principales étant les ongulés, notamment chevreuils et chamois. Les dégâts causés à l’élevage par le lynx sont moindres comparés au loup ou à l’ours. On dénombre jusqu’ici environ une centaine d’animaux domestiques victimes du lynx chaque année. Toutefois, la particularité du lynx est de se spécialiser sur les mêmes troupeaux, générant des attaques nombreuses et répétées sur la même exploitation. Les premiers travaux du COPIL avaient fait état de 46 à 102 attaques par an en France ; ce qui correspond à 59 à 176 animaux indemnisés par an sur les dix dernières années.
En 2019, les grands prédateurs ont causé la mort de :
De nombreuses pertes indirectes qui sont difficiles à estimer
A ce nombre d’attaques constatées, il faut ajouter toutes les attaques qui n’ont pas fait l’objet d’un constat parce qu’elles n’ont pas fait de victimes (bien qu’elles aient fortement perturbé le troupeau), ou parce que le berger n’a pas retrouvé les victimes. Il faut aussi ajouter au nombre des victimes toutes les brebis qui ne sont pas retrouvées lors des attaques, qui ne sont pas constatées mais bien perdues pour les éleveurs, ou encore toutes les brebis blessées et qui finiront par mourir de leurs blessures. Enfin, il faudra rajouter toutes les pertes indirectes liées à une attaque et au stress engendré, à savoir la perte de productivité des bêtes, la baisse de lactation, les avortements d’animaux, etc. qui ne sont pas mesurables en termes de pertes réelles pour les éleveurs.
Les conséquences psychologiques de la prédation
Comment survivre face au loup ? Une attaque sur un troupeau de brebis a non seulement des conséquences physiques : perte des animaux, blessures irréversibles, mais aussi des conséquences économiques : perte de productivité, agneaux non vendus.
Mais la présence du loup sur un territoire va au-delà de cela. Il crée pour les éleveurs et leurs brebis un stress permanent. Pour l’éleveur c’est la crainte quotidienne de voir son troupeau décimé. Les éleveurs sont souvent impuissants face à ce problème et incapables de se défendre à cause de procédures administratives trop lourdes. Résultat : des brebis sont tuées, parfois sous leurs yeux, sans rien pouvoir faire. Le choc face à la violence des attaques peut conduire à un syndrome post-traumatique : flashback des attaques, réveil paniqué en pleine nuit, sentiment d’isolement, dépression. Dans certains cas, suite à une attaque, un climat de paranoïa s’installe, avec le questionnement permanent «le loup est peut-être tout proche ? juste là ?», ou bien «il est en train d’attaquer le troupeau, je dois aller voir». Sans compter que cet animal sait se faire invisible, on ne le voit pas mais on sait qu’il est là. Enfin, les répercussions sur la vie quotidienne de toute la famille sont inévitables.
La montagne en sursis
MSA : La présence des loups sur le territoire Français depuis 25 ans a radicalement changé les habitudes des éleveurs en montagne et particulièrement dans les Alpes. Les solutions mises en oeuvre dans le but d’adapter l’élevage à la présence du loup ont des répercussions sur les autres activités de montagne. C’est toute la vie des territoires qui est impactée.
Les morsures de l’invisible
Vidéo réalisé par la MSA (Mutualité Sociale Agricole) Ardèche – Drôme – Loire pour expliquer les conséquences psychologique de la présence de prédateur