Le 2 Novembre, au petit matin, dans les Préalpes provençales, proche de Digne les Bains. Une éleveuse découvre la triste scène à l’entrée de la parcelle dans laquelle se trouve son lot de 12 juments et 8 poulains âgés de 2 à 8 mois. Son lama, une femelle, git au sol, à moitié dévorée, les entrailles à l’air et une patte avant manquante. Nous sommes à un kilomètre du village et 20 mètres de la dernière habitation. Le constat de l’ONCFS confirme qu’il s’agit d’une attaque de loup. Quelques jours plus tard, une curée de vautour fini de nettoyer la carcasse. Nous avons rencontré l’éleveuse :
« Tu utilises les lamas pour la protection ? ».
L’éleveuse : « Oui, ils alertent et cherchent à défendre. Et puis si la lama n’avait pas été là, c’est le poulain de 2 mois qui y serait passé… »
En un an, pas moins de huit attaques mortelles ont eu lieu sur son troupeau autour du village, parfois au pied des maisons. L’hiver dernier, une vache de 450 kg a été retrouvée totalement dévorée par la meute. Puis ce fut l’attaque sur un lot de jument en fin de gestation. Résultat, deux avortements. Le cordon ombilical des poulains prêts à naitre s’était torsadé dans la cavalcade coupant leur alimentation en oxygène. La cause de l’avortement a été confirmée par une vétérinaire. Un loup a été photographié à 100 m du lieu de l’attaque quelques jours avant. Depuis, deux veaux ont disparu, toujours autour du village.
L’éleveuse : « Tu vois ce grand parc ? On ne l’utilise plus, trop d’attaques. Celui-là non plus, ni celui-ci… » « A la ferme, c’est un peu le chantier, on vient d’installer des caméras pour pouvoir surveiller. On doit totalement fermer les boxes, jusqu’en haut, car on a eu des attaques dans la cours, deux fois des agnelles tuées devant la maison. »
« Pourquoi as-tu choisi d’élever tes chevaux sur parcours ? »
L’éleveuse : « Pour qu’ils soient dans leur milieu naturel. Les chevaux s’y développent beaucoup mieux, dans les conditions les plus proches possible de leur milieu naturel. Ils n’ont jamais de problèmes de santé, ils sont robustes et psychologiquement, c’est incomparable. Et puis ils s’alimentent beaucoup mieux sur une végétation aussi diversifiée ».
Quatre jours après la mort du lama, l’éleveuse a perdu ses deux chiens de conduite utilisés pour travailler avec les moutons. Disparus sans explication alors qu’ils étaient au troupeau avec son mari.